Monsieur le Président,
Depuis quelques mois déjà, les pays membres de l’Union européenne (UE) peinent à s’entendre sur un modus operandi praticable face à l’arrivée quotidienne de milliers de migrants en provenance surtout des Balkans et des pays d’Afrique du Nord.
Lors d’une réunion extraordinaire du Conseil européen du 23 avril dernier, les Etats membres de l’UE ont arrêtés une première ébauche de ce qui pourrait s’apparenter à une stratégie européenne en la matière et s’articulant principalement autour des 4 points suivants :
- le renforcement de la présence en mer pour éviter toute nouvelle perte de vies humaines,
- la lutte contre les trafiquants dans le respect du droit international,
- la prévention des flux migratoires irréguliers,
- le renforcement de la solidarité et la responsabilité interne.
Lors d’une réunion du Conseil Justice et Affaires intérieures du 20 juillet 2015, les ministres ont adopté dans le cadre du mécanisme temporaire de relocalisation proposé par la Commission européenne une orientation générale selon laquelle 32256 migrants éligibles au statut de réfugiés et se trouvant en Grèce et en Italie seront répartis entre pays membres de l’UE sur une base volontaire, de même que la réinstallation de quelque 22.000 personnes se trouvant actuellement en dehors du territoire européen.
Récemment, le président de la Commission européenne a annoncé vouloir présenter pour septembre une liste de pays considérés comme sûrs par l’UE.
Le prochain sommet UA-UE, prévu pour novembre 2015 à Malte, sera également l’occasion pour aborder le sujet avec les responsables politiques africains.
Même si donc certains axes de poussée ont été annoncés, il n’en reste pas moins que l’Union européenne reste très loin d’une réelle percée en la matière. Preuve à l’appui : François Hollande et Angela Merkel ont déclaré vendredi dernier occuper les devants de la scène pour venir à bout de la problématique et surtout pour permettre à l’Union européenne de dégager une stratégie commune ayant le support de l’ensemble des Etats membres de l’UE. Hier, le président français et la chancelière allemande ont réclamé une réponse unifiée de l’Europe face à la crise des migrants, situation exceptionnelle qui devrait toutefois durer.
La situation actuelle demande en tout cas une réaction politique qui soit à la hauteur des défis.
Les actes de violence visant les demandeurs d’asile notamment en Allemagne, la montée de factions d’extrême droite dans de plus en plus de pays de l’Union européenne et la volonté d’aucuns de remettre en question les accords de Schengen et de réintroduire les contrôles aux frontières devront nous interpeller au plus haut point.
C’est ainsi que nous aimerions évoquer tous ces points avec Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et européennes, de l’Immigration et de l’Asile. Il nous importe dans ce contexte de connaître les positions du gouvernement en la matière, de même que la manière dont le Luxembourg compte aborder lesdits sujets dans le cadre de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne et les solutions qu’il propose.
Nous vous saurions dès lors gré de bien vouloir convoquer une réunion de la Commission des Affaires étrangères et européennes, de la Défense, de la Coopération et de l’Immigration et d’y inviter Monsieur le Ministre précité.
Nous vous prions enfin d’adresser une copie de la présente à Monsieur le Président de la Commission des Affaires étrangères et européennes, de la Défense, de la Coopération et de l’Immigration.
Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de notre plus haute considération,
Claude Wiseler | Marc Spautz |
Président du groupe politique | Député |
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