Source : http://www.wort.lu/fr/view/bataille-d-arguments-pour-ou-contre-une-revision-des-prestations-familiales-52d02ca9e4b038527e9ef64b
(DN) – Le jeu de ping-pong part d’une question parlementaire de l’ancien ministre de la Famille et de l’Intégration, Marc Spautz, adressée le 18 décembre au Premier ministre, suite à l’annonce d’une possible révision des prestations familiales par le nouveau gouvernement.
Cette révision «se fonderait dorénavant sur des études constatant que les frais des familles n’augmentent pas en fonction du nombre des enfants», écrit le député, estimant cependant que la politique des dernières décennies s’est toujours appuyée sur des études affirmant le contraire : «C’est pourquoi nous avons connu jusqu’à ce jour un barème progressif qui augmente en fonction du nombre d’enfants».
Question du député : sur quelles études le gouvernement se base-t-il?
La réponse, parvenue ce vendredi, cite deux sources, «dans l’éventualité d’un changement» des prestations familiales : «Le coût des enfants en Suisse», publiée par l’Office fédéral de la statistique du département fédéral de l’Intérieur en mars 2009, et des indicateurs fournis par l’OCDE sur la famille.
M. Bettel conclut en citant l’étude suisse, selon laquelle l’augmentation des coûts due à l’arrivée d’un enfant «est nettement plus faible pour le deuxième et pour le troisième enfant», ajoutant : «Dans de nombreux pays de l’UE, le niveau des allocations touchées par une famille par enfant diminue en fonction du nombre d’enfants.»
Et le Premier ministre demande, à son tour à M. Spautz quelles études affirmeraient le contraire.
Contacté, le député nous en cite plusieurs, dont une publication du CEPS datant de novembre 2012 intitulée «Tensions financières et nombre d’enfants dans le ménage», accréditant l’idée selon laquelle le sentiment de difficultés financières est plus fréquent chez les familles nombreuses.
L’étude s’intéresse au 26% de ménages s’estimant en situation financière difficile. Au sein de cette population, on constate la nuance suivante : parmi les ménages qui n’ont pas d’enfant, 21% disent éprouver des difficultés financières. Ce chiffre passe à 32% lorsque le ménage compte un enfant, ou lorsque deux enfants sont présents ; il atteint 41% parmi les ménages qui ont trois enfants ou plus. «L’augmentation du nombre d’enfants va donc de pair avec celle des difficultés financières perçues», conclut l’article.
Une affirmation corroborée par une autre étude, de 2003, que cite M. Spautz : «On observe dans la grande majorité des pays européens que le taux de pauvreté augmente nettement lorsque le ménage comporte trois enfants ou plus», écrivent Bruno Jeandidier, Anne Reinstadler, Jean-Claude Ray et Jean-Luc Kop.
Les allocations familiales au Luxembourg permettent pour l’heure aux parents de toucher 185,60 euros pour un enfant, 440,72 euros pour deux, 802,74 euros pour trois ou encore 1164,56 euros pour quatre enfants.
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